Chapitre 6 : Chacun sa route...(extraits)

A cet effet, il se rendit à Angers, boulevard de la Liberté, entièrement dédié aux voitures et regroupant de chaque côté l’essentiel des marques françaises et étrangères.Forcément convaincu, il prit livraison quelques jours plus tard de sa voiture. Le lendemain, il chargea le coffre, ferma ses volets et quitta son domicile.

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Avant d’entamer son périple pour retrouver ses anciens copains, il ne put se résoudre à partir sans passer une dernière fois par le centre d’Angers alors qu’il aurait pu avoir un accès rapide à l’autoroute. Il adorait cette ville en pleine rénovation depuis une vingtaine d’année. Rien ne l’irritait plus que lire dans la presse des articles ne pouvant s’empêcher de citer, pêle-mêle, " La douceur angevine si chère à Joachim du Bellay " ou " La ville du bon roi René ", voire " Cette cité des bords de Loire " alors que la ville est traversée par la Maine…la Loire étant à quelques kilomètres de là !

Il était toujours un peu énervé par ces poncifs alors qu’en réalité, c’était aussi une ville universitaire, 39 % de jeunes de moins de 24 ans, une population de 30000 étudiants, même si parfois trop bruyants la nuit en centre ville, un C.H.R.U performant, un SCO remonté en ligue 1, l’animation festive des " Accroche- cœurs ", un orchestre philharmonique de haut niveau, Angers était aussi devenue " Cité de l’objet connecté " ce qui la plaçait résolument dans le XXIème siècle et l’éloignait encore un peu plus du Roi René. L’inauguration eut lieu en juin 2015 en présence du président de la République, François Hollande. Il n’y eut point de pluie ce jour là augrand désespoir des agriculteurs et des jardiniers qui auraient aimé, eux aussi, lui dire " merci pour ce moment "…Encore une promesse non tenue !Phil apprécia retrouver ces larges boulevards, le fleurissement permanent des rues, la diversité des commerces du centre ville desservi par le tramway, même si, à son goût, la place du Ralliement la bien nommée, était un peu minérale pour une région vouée à l’horticulture. Heureusement, aux beaux jours, des efforts louables de végétalisation étaient entrepris depuis quelques années pour en faire un endroit agréable à vivre.

Il ne pouvait toutefois pas oublier que des choix peu pertinents aient été faits par le passé et grevaient aujourd’hui les finances locales. Connaissant bien le sujet, il souriait toutefois béatement en se souvenant que lui-même dans son village, par le passé, parlait aussi de " Projets classés structurants et ambitieux ", de " Véritables projets porteurs d’avenir bénéficiant de larges subventions de la ville, de l’agglo, du département, de la région et même de l’ Europe"….se faisant discret sur le fait que les subventions données d’une main ne sont jamais que des impôts pris d’une autre…Les contribuables, eux, classaient très vite tous ces projets dans la catégorie " Lapoduku " chaque année, en octobre et novembre au moment de payer les impôts locaux !

Il se disait souvent que les élus avaient beaucoup de chances que ne leur soit pas appliqué un bon vieux principe revendiqué par un médecin en 1733 : la rémunération au résultat, donc à la guérison du malade…Il se souvenait aussi d’une réunion publique durant laquelle un intervenant suggérait de ne rémunérer les élus qu’à 50% pendant leur mandat et les 50% restants à l’issue de celui-ci, en fonction des réalisations comparées aux promesses de campagne ! Lui qui avait grassement " vécu sur la bête " tremblait encore à cette idée ! Cette fois, avec encore un peu plus de nostalgie, il chaussa ses gants, ses lunettes et reprit sa route.

S’asseyant, une fois de plus sur ses grandes idées écologistes, il prit l’autoroute au volant de son diesel en direction de la Bretagne.

A suivre...et merci à vous de faire connaître le blog et le livre !