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La route du rire d'un con glorieux

23 juillet 2018

ADRESSES DE CONTACT

   Bonjour,

   Si vous le souhaitez, vous pouvez me contacter à l'adresse courriels suivante :

                                          livrelaroutedurire@gmail.com

   Merci !

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22 juillet 2018

Bonjour, Une nouvelle version de Juillet 2018 est

   Bonjour,

 

   Une nouvelle version de Juillet 2018 est disponible en téléchargement sur Amazon Kindle et la FNAC.

 

   Version enrichie, actualisée, notamment pour le chapitre sur la politique à Paris avec l'arrivée d' Emmanuel, Donald et Angela.....

   Version garantie toujours sans effets spéciaux, pas d'OGM et pas plus de gluten !

 

  

   Bonne route du rire à vous, merci de vos messages, de vos encouragements !

Logo Produit français_InPixio

   Dans quelques jours, je commence l'écriture de mon troisième livre mais je ne perd pas celui-ci de vue...

 

   A suivre. Amitiés à vous toutes et tous.

29 février 2016

NOTES

NOTES

 

Ce roman fait appel à des références bibliographiques, citations, textes issus d’ouvrages, de B.D. Tous les auteurs, toutes les sources n’ont pu être identifiés. Qu’ils veuillent bien m’en excuser et qu’ils soient remerciés pour leur solide humour !

 

- Woody ALLEN

- Michel AUDIARD

- The BIRDS

- François CAVANNA

- CHANGE YOUR WORDS

- " CHRISTIAN "

- Georges CLEMENCEAU

- COLUCHE

- Pierre DAC

- Jacques DUTRONC

- Georges FEYDEAU

- Benjamin FRANKLIN

- Zsa Zsa GABOR

- Serge GAINSBOURG

- Hervé LAUWICK

- Nikolaz Le CORRE

- Bernard MABILLE

- Steve Mc QUEEN

- François OLLERY

- PETILLON

- PARIA REVOLUTION

- RENAUD

- Julia ROBERTS

- Claude SERRE

- " SUMOUPS "

- VOLTAIRE

- Jean YANNE

 

29 février 2016

Chapitre 17 et épilogue : Ultime étape et épilogue !

Chapitre 17 et épilogue : Ultime étape !

                                                    Quelle décision a été prise par Véronique ?

                                                    Que devient Phil ?

                                                    Quelle est sa nouvelle destination ???

   Désolé !...les réponses ne se trouvent que dans le dernier chapitre et l'épilogue du livre disponible à la vente...

  Contact : la routedurire2016@gmail.com

   Réponse à question posée : Non, le livre n'est pas (encore) disponible en format numérique. A cela, une raison simple : il est difficile de faire "vivre" un livre édité à compte d'auteur.

   L'aide de plusieurs libraires indépendants locaux ayant accepté de le diffuser et d'organiser des séances de dédicaces est un élément capital.

   Par respect pour eux, je ne fais aucune vente directe sur leurs zones de diffusion mais seulement par voie postale, en toute logique, sur les autres départements de métropole.        

   C'est pourquoi j'offre les frais postaux puisque n'ayant pas de frais de distribution en librairie, c'est ce qui permet un prix équitable pour l'acheteur, quelle que soit sa localisation.

   Merci de votre compréhension et de votre fidélité !

 

27 février 2016

CHAPITRE 16 - ET MAINTENANT ? Véronique fut reçue

CHAPITRE 16 - ET MAINTENANT ?

 

    Véronique fut reçue rapidement par le chef de service des soins intensifs. Avec délicatesse et compassion mais clairement il lui fit part de sa vision pessimiste de l’évolution de l’état de santé de Phil :

- La médecine moderne, madame, va lui donner toutes ses chances. Saura-t-il les saisir ?

Il lui expliqua que, peut-être, éventuellement, sous réserve, un tout nouveau traitement actuellement sous A.T.U (1) par le Ministère de la santé, pourrait être envisagé. Malheureusement il serait intégralement à la charge du patient.

- Et ça va lui coûter combien ce nouveau médicament ?

- Aux environs de 70.000 mais tout compris : molécule, les soins infirmiers, la chambre seule, internet et télé .

Alors, Madame, quelle est votre décision ?

 

 

                                                                Que va décider Véronique ???

 

 

                                                                  Quelle sera l'état de Phil ensuite ?

 

 

(1) A.T.U : Autorisation Temporaire d’Utilisation. Période transitoire avant une Autorisation de Mise sur le Marché (A.M.M) pour certaines molécules.

A SUIVRE...

Pour les messages et commandes du livre :   la routedurire2016@gmail.com          Merci.

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25 février 2016

Chapitre 15 : Partie de Golfe

CHAPITRE 15 - PARTIE DE GOLFE

 

 

 

 

 

    Phil remonta dans un avion en destination d’un pays ami où l’armée française est présente pour tenter d’enrayer les conflits ou essayer d’assurer une simple stabilité politique.

   Pour des raisons évidentes de sécurité, Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, souhaite que le nom de cet État ne vous soit pas divulgué. Une autre raison justifie ce " Secret Défense ". Cet État est sur la liste des potentiels acheteurs de notre " Rafale ", autrement dit, un pays ami à qui nous prêtons de l’argent sans intérêts sur soixante ans pour qu’il nous achète cet appareil et le fabrique ensuite chez lui.

   Comme disait dans son anaphore, François normal : " Moi Président, tant que je peux emmerder Sarko…".

 

   Phil avait retrouvé la trace grâce à un réseau social, d’un copain de lycée, Gérard. Contact fut pris et ce fut une réelle surprise de se voir invité sur une base de notre armée de Terre.

   Gérard était médecin militaire et sa femme Micheline infirmière sur la base et responsable d’un dispensaire. Couple sans enfants, ils étaient souvent volontaires ou désignés pour les OPEX (Opérations Extérieures).

   Il rallia par un bus local la petite bourgade où Micheline devait le récupérer. Au restaurant de l’hôtel, une belle oasis dans ce désert, il fit la connaissance de deux copines dont la semaine de vacances s’achevait, leur avion était prévu le lendemain midi.

   Ils finirent la soirée autour d’un verre, près de la piscine. Rapidement, il s’avéra que l’une des deux, Christine, avait bien profité de sa semaine au prix, il est vrai, de quelques coups de canif dans le contrat de mariage ; elle riait encore de l’une de ces rencontres :

 

Dans le livre : Une drôle de semaine de vacances...

 

 

    Le lendemain matin, à l’heure convenue, Micheline passe à l’hôtel et fait demander Phil par la réception. Elle réprima un fou rire en le voyant arriver vêtu d’un short rose fushia du plus bel effet et d’un " marcel " décoré d’un " Peace and love " inattendu. Autour d’un café, elle déploya des trésors de diplomatie pour lui expliquer que le fushia, passe encore mais que le haut risquait d’être diversement apprécié à son arrivée sur le campement. Pas le choix pourtant, son bagage ne contenant quasiment que des vêtements empestant la sueur, de quoi faire reculer n’importe quel douanier normalement constitué. Il fut décidé de faire un tour dans les rares boutiques locales.

   C’est en déambulant dans la seule rue commerçante que Phil s’étonna d’y trouver trois coiffeurs, qui plus est, mitoyens mais manifestement n’ayant pas le même nombre de clients !

   Micheline lui en expliqua la raison.

 

Dans le livre : L'art de ne pas couper les cheveux en quatre...

 

 

    Avant de prendre la piste pour plusieurs heures de trajet, Micheline souhaite passer par le dispensaire. Le généraliste avec lequel elle travaillait avait pris un jour de congé, confié la consultation à un remplaçant inconnu. Pour cette raison elle décide de lui rendre une visite impromptue.

- Alors comment ça se passe ?

- Bien, docteur, j’ai vu trois malades. Le premier avait une migraine, je lui ai donné du paracétamol.

- Bien, et le deuxième ?

- Le deuxième, il avait des brûlures d’estomac, je lui ai donné un anti-acide.

- C’est très bien ça, tu as été un vrai pro ! Et le troisième ?

- Ben, la porte s’est ouverte, une femme superbe est entrée comme une furie, elle s’est déshabillée complètement puis elle s’est allongée sur la table d’examens et s’est mise à crier " Aides-moi, ça fait cinq ans que j’ai pas vu un homme ! ".

Micheline, soudainement un peu inquiète, lui demande :

- Et là, tu as fait quoi ?

- Ben, je lui ai mis des gouttes dans les yeux !

 

   Cela fait, ils prennent la piste en direction du campement de l’armée française. Micheline prévient son passager qu’en cas d’envie pressante ou de panne, il devrait être très vigilant quant à la présence de fauves cachés dans les hautes herbes. Elle lui assure que leur présence n’était pas rare et que si le lion et la lionne sont félins pour l’autre, ils ne détestent pas varier les menus du couple.

 

    Ils arrivent dans l’après-midi à la base, Gérard est très occupé et ce n’est que le soir qu’ils pourront enfin se retrouver après de si longues années. Gérard venait de voir tous ses hommes remplacés au bout de quelques mois et il lui fallait faire une revue de ses effectifs. L’appel est lancé, rassemblement au centre du campement.

- Bon, on va faire simple :

- Les Bretons et les Corses, à gauche,

- Les Alsaciens et les Lorrains, à droite,

- Les Provençaux et les Normands devant,

- …Et les Ch’tis derrière !

S’ensuit un grand remue-ménage, quand la poussière est dissipée, Gérard voit qu’il reste trois maghrébins et trois noirs au milieu de la cour. L’un d’eux lève le doigt :

- Et nous, les Français, on va où ?

 

   Enfin, le dîner est servi au Mess des officiers, les deux amis se retrouvent avec plaisir et la soirée et aussi animée que les discussions. Les rires fusent et Gérard n’est pas mécontent de présenter son copain à ses nombreux supérieurs venus de métropole en mission d’inspection. A la fin du repas, un Général fait circuler une boite de bons cigares rapportée de l’un de ces précédents déplacements à l’étranger. Lorsque la boite arrive à son niveau, Phil, sans vergogne en prend cinq, les met dans sa poche et déclare :

- C’est pour la route !

- Merci d’être venu d’aussi loin ! lui lance Gérard vexé et se demandant si vraiment ce copain n’allait pas se montrer un peu encombrant…

    La réponse lui fut donnée rapidement.

 

   Le lendemain, il décide malgré tout de lui faire visiter les installations du camp. Au bout d’une heure, Phil lui fait remarquer qu’hormis Micheline, il n’y avait pas de femmes et s’en étonne.

- Et alors ? Où est le problème ?

- Ben, tu vois ce que je veux dire, tes gars, ici, au bout de deux semaines, ils doivent bien être en manque…

- Tu vois la tente, là bas ? A l’intérieur,il y a la réponse...

 

Dans le livre : L'efficacité et l'organisation de notre armée...loin de la mère Patrie !

 

 

   En toute logique, Gérard saisit ce prétexte inqualifiable pour ordonner à Phil de quitter la base dès le lendemain, sa présence étant devenue impossible et la cohabitation avec ses hommes s’annonçant houleuse…Le foutage de gueule dont il fut l’objet fut sans équivoque. Il ne put éviter de croiser des militaires sans qu’ils ne lui chantent en chœur une ancienne chanson de Michel Sardou, " Le rire du sergent, la folle du régiment… ".

    C’est dans un silence glacial paradoxal sous ces chaudes contrées que Micheline le ramena au village d’où il put rejoindre l’aéroport et embarquer dans le vol de nuit pour Marseille. Pendant son absence, l’épave de sa voiture avait été retrouvée au pied du Cap Canaille, face au port de Cassis.

 

   Arrivé à Marseille, il mit ses bagages à la consigne en attendant que Maurice, prévenu, passe le chercher en rentrant de son travail. Disposant d’un peu de temps, il décida d’aller marcher un peu, réfléchir à la partie racontable de ses pérégrinations ultérieures à son passage ici. Il commença à marcher sans but précis sous le soleil alors que l’environnement immédiat de l’aéroport ne ressemble pourtant guère à un parc arboré.

 

 

    " Putain de camion " chantait Renaud après la mort de Coluche.

    C’est ce que pouvait aussi se dire Maurice en arrivant sur place. Il constata immédiatement une agitation anormale autour de gyrophares. Il retrouva Phil dans l’ambulance en partance vers l’hôpital de La Timone.     

   D'emblée, les pompiers lui affirmèrent que son état était jugé sérieux.

 

   Rentré à son domicile, Maurice jugea préférable de prévenir Véronique, l’ex-femme de Phil.

   Ce soir là, Sylvette, à l’annonce de cette nouvelle eut une réaction identique à celle de Pierre Desproges apprenant la mort de Tino Rossi : elle reprit des moules.

 

   Accompagnée de leurs enfants, Véronique arriva le lendemain à Marseille et se rendit directement auprès des médecins.

 

 

                                            A SUIVRE...Dans quel état retrouverez-vous Phil ???

   Faites connaître le livre via le blog...Merci à vous !

  La messagerie " laroutedurire2016@gmail.com" est à votre disposition y compris pour les commandes du livre; les frais de port sont offerts pour la métropole.

 

 

23 février 2016

Chapitre 14 : Ravi Jacob

CHAPITRE 14 - RAVI JACOB

 

 

   Phil s’installe dans l’avion. Personne ne peut se rendre compte de ce qui se passe dans le cockpit, peu de temps après le décollage.

   Ce jour là, sur le vol vers Tel-Aviv, les équipages étant formés de façon aléatoire, il était composé d’un pilote Chinois et d’un Israélien.

   Un silence de plomb règne dans la cabine de pilotage ; l’harmonie n’est pas au rendez-vous, loin s’en faut. L’appareil décolle, atteint son altitude et sa vitesse de croisière, le pilote automatique est enclenché, le commandant de bord s’enfonce dans son fauteuil et murmure :

 

Dans le livre : Entente (peu) cordiale...

 

 

Quelques heures plus tard, l’appareil se pose sut l’aéroport Ben Gourion.

 

    Phil était attendu en fin de journée par Salomon, ancien copain d’armée qui une fois en retraite fit le choix de profiter de celle-ci sur la terre de ses ancêtres.

    Phil prit un taxi pour aller dans un endroit où il savait pouvoir trouver un vieux Juif dont il avait entendu parler. Cet homme se rendait deux fois par jour pour prier au mur des lamentations, depuis toujours. Phil se renseigne et n’a pas de mal à se faire indiquer où le trouver tant il était connu dans toute la ville. Il aperçoit ce vieil homme qui se dirige à pas comptés vers le mur. Après trois quarts d’heure de prière et alors qu’il s’éloigne lentement appuyé sur sa canne, il s’approche :

- Excusez-moi, monsieur, je suis un touriste français, j’ai lu des articles sur vous et je souhaitais vous saluer. Depuis combien de temps venez-vous prier ici ?

- Plus de soixante-dix ans !

- Soixante-dix ans ! C’est incroyable ! Et pourquoi priez-vous ?

- Je prie pour la paix entre les Chrétiens, les Juifs et les Musulmans. Je prie pour la fin de toutes les guerres et de la haine entre les hommes. Je prie pour que nos enfants grandissent en sécurité et deviennent des adultes responsables qui aiment leur prochain. Il faut vite construire un autre monde que celui laissé par les attentats de fin 2015 en France.

- Franchement, que ressentez-vous après plusieurs décennies de prière ?

- M’en parlez pas mon pauvre monsieur, j’ai vraiment l’impression de parler à un mur !

   Phil prit congé se surprenant d’avoir, pour la première fois depuis longtemps, parlé poliment à un inconnu et avoir porté attention à une autre personne que lui. La chaleur et la promenade le firent s’asseoir sous un parasol pour se rafraîchir. A la table voisine, quatre hommes discutent ; il comprit vite qu’il y avait là un Protestant, un Musulman, un Catholique et un Juif. Le Catholique dit :

 

Dans le livre : Entente (toujours) peu cordiale...

 

 

    L’hospitalité orientale n’étant pas un vain mot, Salomon récupéra Phil, prit la direction de l’aéroport où ses bagages étaient restés à la consigne. Ce n’est qu’ensuite qu’ils firent route vers la maison située en périphérie de la ville.

    Il fit ensuite la connaissance de Sarah, l’épouse, de Nédira leur fille ; seul Ménahem était dans le désert pour quelques temps. Deux copains d’armée qui se retrouvent, c’est toujours l’occasion d’échanges riches après tant d’années. Les contacts s’étaient limités à quelques cartes de vœux, de vacances, mais le fil n’avait jamais été rompu.

    Tout comme lors de ses précédentes étapes, Phil glissa sous le tapis certains pans peu glorieux de sa vie publique et privée. Il trouva toutefois son ami quelque peu soucieux, amer ; il lui en fit la remarque. Salomon l’informa qu’effectivement il venait de connaître une très forte contrariété le jour même et s’en expliqua.

 

Dans le livre : L'ingratitude des religions...

 

 

   Le lendemain, Salomon et Sarah travaillant, Phil prend le bus et déambule dans la vieille ville au point d’avoir du mal à retrouver l’adresse de ses hôtes. Les panneaux indicateurs et autres plaques, les plans sur les abris de bus restaient de l’hébreu pour lui. Après maints détours, il arrive à bon port, prend une douche et se repose en vue du dîner qui devait être l’occasion de se voir présenter le frère et la belle-soeur de Salomon. Le peu de vaisselle de la veille restée dans l’évier n’eut pour seul effet sur lui qu’un regard d’indifférence absolue.

    C’est aux environs de vingt et une heures que tout le monde se retrouve autour de la table. Moshé et Rebecca étaient des convives de qualité, aimables, diserts, heureux de rencontrer un Français. Ils ont une grande admiration pour notre pays grâce au discours de Dominique Galouzeau de Villepin à l’ O.N.U et aussi grâce à Jacques Chirac dans la vieille ville en 1996. Paradoxalement, ils ne lui tenaient pas rigueur de ce coup de gueule contre leurs soldats, qui le vit, le lendemain accueilli en héros dans les territoires Palestiniens !

    Ce soir là, l’humeur était badine, ils estimaient avoir réussi un joli coup dans la journée. Moshe avait téléphoné à leur fils, Samuel, émigré à New York :

 

Dans le livre : Le bonheur, c'est simple comme...

 

 

   Au cours de ce repas, Phil apprit aussi que leur fils, Ménahem, travaillait à la construction d’un nouveau kibboutz écolo, expérimental, dans le désert. Salomon lui proposa de s’y rendre mais le prévient qu’il serait nécessaire de prendre un dromadaire :

- Même si ce n’est qu’un chameau qui bosse à mi-temps, c’est de loin la meilleure solution.

   Phil accepta de bon cœur avec un argument imparable :- J’ ai déjà fait une heure de marche, il y a longtemps, dans le désert des Agriates en Corse, alors pensez…un désert de plus ou de moins !

   Malheureusement, un imprévu professionnel ne laissa pas le choix à Salomon ; il ne pouvait plus envisager ce déplacement. Malgré les conseils avisés, Phil décida de partir seul avec un GPS et au cas où, une boussole. Il estimait qu’il aurait largement le temps d’apprendre à l’utiliser.

   Deux heures après le départ, l’animal bien dressé par son propriétaire avait fait demi-tour !Phil marche longtemps, longtemps, les réserves d’eau s’épuisent. Enfin, il décide d’enlever sa veste. L’inquiétude commence malgré tout à le gagner lorsque soudain, au détour d’une dune, il aperçoit de loin ce qui lui semble être un homme. Un mirage ?

 

Dans le livre : Du sable, un vieil homme et deux tréteaux...

 

 

    Le vieil homme appela son frère Ariel qui arriva rapidement au volant de son 4X4. Pour la première fois de sa vie, Phil engloutit deux litres d’eau d’une traite. Ariel le raccompagna jusqu’à la limite de la ville, à un arrêt de bus. Phil ne remarqua pas la tape amicale qu’Ariel donna à son dromadaire préféré, de retour au bercail…

    C’est un peu honteux qu’il raconta sa mésaventure mais passablement heureux de faire son sac pour sa prochaine destination.

 

A SUIVRE...Encore un peu plus loin...

 

La messagerie "laroutedurire2016@gmail.com" est à votre disposition si besoin pour les commandes du livre.

2 Précisions suite à des courriels reçus ces derniers jours :

- Les frais de port sont bien offerts mais uniquement pour la Métropole; merci de votre compréhension !

- Le livre est édité à compte d'auteur, aux Editions de la Botellerie mais ne se trouve que chez les libraires indépendants sur commande ou directement par mes soins en utilisant la messagerie précitée pour les modalités pratiques...fort simples !

 

Merci et à bientôt !

 

 

21 février 2016

Chapitre 13 : La Corse.

Chapitre 13 : La Corse.

 

 

   L'appareil se posa sans encombre à Ajaccio.

   Ville magnifique, chargée d'histoire, L'Empereur y a une empreinte omniprésente. Ajaccio, ville où il est facile de constater qu'il n'y a pas de chauves mais à Calvi, si.

 

   Phil récupère sa valise et monte dans un taxi, donne l'adresse de son hôtel. Au bout de quelques secondes, il se penche vers l'avant, effleure l'épaule du chauffeur pour lui demander " Quel est le décalage horaire avec la France ? ". Soudain, le conducteur pousse un cri, perd le contrôle du taxi, évite de peu un bus, monte sur le trottoir, et s'arrête enfin à quelques centimètres d'un poteau !

- Ça va pas ? s'écrie Phil, t'es malade ou quoi ?

- Je suis désolé, vous m'avez vraiment fait peur ! Répond le conducteur encore tremblant...

- C'est pas possible ! T'es taré ! Je t'ai à peine touché l'épaule !

- Faut pas m'en vouloir, m'sieur. C'est ma première journée de taxi, avant j'étais depuis dix-huit ans au volant d'un corbillard ! Vous m'avez fait une de ces frousses... ! J'en ai encore la chair de poule.

   Phil s'installe à son hôtel, le moins cher qu'il put trouver sur Internet. Bien situé malgré tout, en centre ville. Il s'installe ensuite à une terrasse sur le Cours Napoléon et regarde distraitement passer une manif où il note cependant avec amusement ces deux femmes, côte à côte, l'une tenant une pancarte " Les hommes sont des lâches, égoïstes et immatures " ; sa voisine prônant " La femme est l'égale de l'homme "...Il repensa avec une certaine nostalgie à sa courte période dans l'enseignement. Il revit ce délégué syndical qui lui expliquait qu'à Paris, les manifs allaient de République à Nation parce que le parcours était en pente. Il lui était aussi difficile d'oublier le magistral bourre-pif que lui colla ce même délégué lorsque Phil lui demanda pourquoi, dans la fonction publique, une journée de grève était appelée " Journée d'action " ?

    En revenant à son hôtel, il remarqua que la porte voisine était gardée par un policier en faction et qu'elle était flanquée de scellés. Le patron de l'hôtel lui expliqua qu'un affreux drame conjugal s'y était déroulé :

 

Dans le livre : Douceurs Corses...

 

 

   Phil eut quelques sueurs froides en repensant à Véronique et au nombre de coups de marteau qu'il aurait pu se prendre sur la tronche !

   Ayant du temps devant lui, il décida de faire un tour en bus, excellent moyen de découvrir une ville et dans le cas présent, d'avoir une vue globale d'Ajaccio. Il regarde le plan des dessertes locales et s'installe à bord.

 

Dans le livre : Phil, le curé, l'alcoolo...et le Pape...

 

 

   Phil se fit tout petit dans son siège et profita du paysage qui s'offrait à lui.

 

   Le lendemain, il devait retrouver Ange, un Corse connu à l'époque où il était élu, lors des réunions de l' A.M.F (Association des Maires de France). Plutôt que louer une voiture, il fit le choix de trouver une occasion dans les annonces de la presse locale puis s'en débarrasser avant de retourner sur le continent ; une voiture idéalement pas chère, en bon état et qui craindrait moins qu'un véhicule de location sur les difficiles routes locales. Il trouva une annonce portant sur une belle Citroën " BX " correspondant en tous points à ses critères. Il se rendit chez le propriétaire, sur la route d' Aspretto. Le vendeur sortit du garage une voiture rouge foncé qui semblait comme neuve malgré sa presque trentaine d'années. Phil fut immédiatement séduit, il estimait avoir beaucoup de chance : elle était strictement identique à celle que conduisait Jean Reno dans le fameux film de 1991 " L'opération Corned Beef " ; film que Phil considérait toujours comme un must dans la filmographie de l'acteur.

   Des sièges en skaï beige, encore revêtus des plastiques d'origine, des inserts en ronce de bakélite à l'intérieur des portières parachevaient le tout. Au compteur, la belle affichait 14124 kilomètres. Phil douta de la véracité du chiffre....

 

Dans le livre : L'achat d'une BX d'occasion...

 

 

    Au volant de son bolide, il reprit la direction de son hôtel. Après avoir réuni ses affaires, prudent malgré tout et espérant toujours faire d'amoureuses rencontres, il jugea préférable de passer par une pharmacie acheter une boite de préserv'hâtifs dans son cas. Ensuite, il prit la route, son ami Ange l'attendant dans son village de Vizzavona, sur la route de Corte. Au bout d'une vingtaine de kilomètres, il fut arrêté par un contrôle des douanes. Une seule voiture le précédait.

- Avez-vous quelques choses à déclarer ?

- Non, rien, répondit le conducteur.

- Qu'avez-vous dans le coffre ?

- Des calculettes, uniquement.

- Quelle idée ! Et vous en avez combien ?

- Quatre ou cinq...

- Ouvrez votre coffre, s'il vous plaît.

Le conducteur ouvre, et là, surprise du douanier qui compte : 1 révolver, 1 fusil de chasse au sanglier...(du ique), 1 pistolet-mitrailleur, 1 lance-roquettes et 30 kilos de munitions diverses ! Le douanier lui demande :

- Vous appelez ça des calculatrices, vous ?

- Bé oui, vous devez venir du continent, vous ! Avec quoi croyez-vous que l'on règle nos comptes en Corse ?

Le chef qui en avait vu d'autres armés comme des destroyers, laissa passer...Faire de la paperasse pour si peu...

Phil passa sans encombre le contrôle, seule sa tenue fit sourire les douaniers ; le pantalon " pattes d'eph ", forcément...

   Il poursuivit tranquillement sa route mais plus loin, il fit une pause café qui s'avérant être un véritable explosif, amena Phil à penser " Y'a pas à dire, le café, c'est comme les femmes, au début ça excite et après ça énerve ! ". Il n'avait pas, initialement, vu un homme installé dans un transat, sous les arbres et occupé à manger des cerises. Régulièrement, il crache les noyaux. Remontant dans sa voiture, il lui demande si ça allait bien.

- Ben, ça va, vous voyez, je plante !...puis il commença à rouler une cigarette.

Phil toujours prêt à donner des leçons, à vouloir jouer les directeurs de conscience, lui dit :

- C'est pas forcément bon pour la santé !

- Bé oui, je sais mais maintenant je les achète plus toutes faites, je les roule moi - même...le docteur m'a dit que je pouvais fumer à condition de faire de l'exercice.

   A cet instant, derrière eux, passe à vive allure une moto ; une sacoche en tombe, s'ouvre sous le choc et laisse découvrir des liasses de billets. Le Corse regarde et fataliste donne un avis :- J'ai de la chance, si le vent se lève, je suis riche...

   Phil comprit qu'il ne toucherait pas le pactole ; sans doute s'agissait-il de subventions européennes pour les très nombreux troupeaux de vaches officiellement, tout du moins, déclarés à l'administration.La BX redémarra et un peu plus tard, Phil retrouva Ange. Gabriela sa femme, Yvan le fils aîné, Sébastien, son frère lycéen et Maria leur fille, devaient les rejoindre plus tard.

 

Dans le livre : Une vie de médecin de campagne...

 

 

   C'est confortablement installé sous le parasol qu'ils échangèrent les nouvelles des uns et des autres ; Phil, toutefois, se fit discret sur quelques pans de sa vie privée et sur les raisons exactes des raclées successives infligées par les électeurs.

   Gabriela arriva de son travail dans une maison de retraite du voisinage. C'est rapidement et dans la bonne humeur que se font les présentations. Le couple se tenait par la main, amoureusement, et Phil ne put s'empêcher de faire une remarque :

- Avec mon ex, c'était pareil mais moi, c'était pas sentimental ; si je lui lâchais la main, j'avais toujours peur qu'elle se barre pour aller faire du shopping...

 

Dans le livre : La vie en maison de retraite...

 

 

   L'horloge tournait tranquillement, ils préparent le repas en attendant le retour de Sébastien, leur fils lycéen ; A l'oral d'un examen blanc, avant le bac, deux heures de questions intensives : il n'avait pas parlé malgré la pression. Un vrai Corse lui aussi. Il considérait que le bac, c'était comme la lessive : on mouille, on sèche et on repasse.Occupé à préparer les olives, Ange en plaisantant dit :

- En Corse, l'été dure neuf mois et c'est la période des examens :

 

Dans le livre : abécédaire Corse.

 

    En attendant le fiston qui tardait un peu, Gabriela dit à leur invité :

- La région comme toute l'île d'ailleurs, est magnifique. De plus, vous avez de la chance, vous pourrez partir avec Ange et Sébastien grimper un peu sur le GR20, c'est tout à côté d'ici.

- Ah, le Cervin ! Dit Phil, c'est génial, il y a encore de la neige dans les stations ?

Gabriela ne se posait déjà plus beaucoup de questions et admit, en son for intérieur que parfois elle avait douté de la description faite par son mari. Elle vérifiait ainsi la citation " Un ami c'est quelqu'un qui vous connaît bien et qui vous aime quand même ! ".Sur ces pensées, Sébastien arriva un peu essoufflé et pria l'assemblée d'excuser son retard. Il avait fait un détour pour accompagner Nino un copain et en rigolait encore !

 

 Dans le livre : Drôle de paroissien, son confesseur et la morale...

 

Ange rigolait et amusé, dit à son fils :- Vous êtes gonflés, les jeunes, ce n'est pas moral d'utiliser de tels procédés !

Phil qui écoutait tout en essayant de mémoriser les quatre noms, sait-on jamais, intervient :

- Personnellement, je déteste ces filles qui couchent le premier soir, faut attendre toute la journée ! Le hasard faisant bien les choses, Yvan arrive, il venait de passer quelques jours dans sa belle-famille. Séjour fort agréable au demeurant mais il devait repartir dès le lendemain pour des obsèques :

 

Dans le livre : Un bien triste (?) décès...

 

 

   Le lendemain matin, à la fraîche, tout le monde part faire un tour sur le GR20 tout proche, il fut simplement indispensable de convaincre Phil qu'il serait difficile de faire " le Cervin " en tongs, ce n'était pas la chaussure idéale pour une ballade sur ce sentier mythique de grande randonnée. Une petite heure plus tard, ils rencontrent un berger et son troupeau. Ce berger connaît bien Ange qui se trouve être à la fois son voisin et son médecin. La discussion s'engage, Phil l'interroge sur un détail pratique :

- Comment faites - vous pour tracer ces chemins dans la montagne ?

- Bah, on lâche un âne, on regarde par où il passe, on prend un autre âne, on voit à chaque fois s'il emprunte la trace de son congénère et à partir de là, on fait le chemin !

- Et si vous n'avez pas d'âne dans le coin ? Tente Phil toujours un peu têtu.

- Ah là, forcément ! Si nous n'avons pas d'âne, on fait venir un ingénieur des Ponts et Chaussées du continent...remarquez bien, ils sont effectivement moins doués sur le continent parce que mon âne, lui, il me donne aussi l'heure...

- Alors là, je ne vous crois pas un instant !

Le berger se penche, soulève la patte arrière gauche de son animal, se relève et annonce :

- Il est dix heures vingt !

Phil qui avait regardé sa montre simultanément ne peut que se rendre à l'évidence.

- Alors là, je dis chapeau ! Vous, les Corses, vous m'épatez chaque jour un peu plus et vous n'avez pas un métier facile dans ces montagnes !

Le berger, sentant bien le genre de client qui était face à lui, décide de charger encore un peu la barque...

- C'est vrai, je vous remercie. Malgré la vie rude qui est la mienne, l'essentiel est de bien s'entendre avec les autres mais surtout que chacun reste à sa place et soit discret. Un jour, j'ai vu dans une ferme voisine, un cheval malade. Le vétérinaire a dit au paysan qu'il allait injecter à l'animal un remède mais si trois jours plus tard il n'était pas guéri, il faudrait l'abattre. Mystère de la nature ou de la cohabitation des animaux ? Toujours est-il que le cochon qui avait tout entendu, a fait comprendre au cheval qu'il fallait absolument qu'il se lève...mais le cheval était trop fatigué ; le deuxième jour, pas mieux, le cheval reste couché.

Le troisième jour, le cochon dit à nouveau au cheval de se lever sinon il sera abattu ; alors, dans un dernier effort, le cheval s'est levé. Tout heureux, le paysan a dit " Faut fêter ça, on tue le cochon ! ". C'est bien la preuve qu'il ne faut pas se mêler des affaires des autres !

- Bien d'accord avec vous ! Cela dit, ce n'est pas en Anjou que nous avons des animaux aussi doués !

 

    Le petit groupe prend congé, Ange, Gabriela et Sébastien échangent des coups d'œil complices. Par jeu, aucun n'a voulu dire qu'à chaque ballade effectuée avec des " nouveaux " sur l'île ; appelés localement des " pinsuts " (1) leur voisin berger leur faisait à chaque fois ces blagues...oubliant simplement de dire qu'en levant une patte de l'âne, il était certain, de cet endroit, d'apercevoir l'horloge du clocher...Ils durent redescendre pour le déjeuner, Ange et Gabriela devaient reprendre leurs activités en début d'après-midi.

   Ils laissent Phil endormi dans son transat, épuisé par la ballade du matin. Le soir venu, Ange et Gabriela rentrent tard du travail. Ange a décidé de prendre quelques jours pour emmener Phil dans son village natal où ils retrouveraient ses parents âgés, d'autres membres de la famille et des amis. La vie en corse...

   Le départ est matinal, Gabriela pas fâchée du départ, même provisoire de leur invité. En revanche elle savait que l'absence de son mari lui pèserait. Le 4X4 ne fut pas de trop pour accéder au village, une vraie citadelle. Ange proposa d'en faire une visite rapide avant qu'il ne fasse trop chaud. Ils déambulent dans les calades étroites. Seul un chat famélique ; les chats des romans sont toujours faméliques ou noirs, cherchait l'ombre sur le pas d'une porte. La montée aurait convenu à J.P Raffarin, elle était droite mais forte. Ils croisent un homme qui, en descendant, se retourne et dit :

 

Dans le livre : Deux copains, une rencontre...

 

 

Phil ne peut s'empêcher d'intervenir :

- C'est bien ce qui fait la différence entre les Corses et Claude François, vous ne verrez jamais un Corse mourir une ampoule à la main !

Dominique et Ange le fusillent du regard...en attendant mieux ?

Ange propose ensuite de rejoindre la maison de ses parents et d'y déposer leurs bagages.

Ange embrasse ses parents, Amédée et Léontine, s'enquiert de leur santé ; malicieux, comme à l'habitude, son père prend la parole :

- Impeccable ! Toujours debout à six heures !

- Je ne vois pas l'intérêt, tu ne fais rien de tes journées arrivé à ton âge !

- Je sais mais ça dure plus longtemps ! Je me sens comme un nouveau-né !

- Vraiment ?

- Bé oui...pas de cheveux, pas de dents et des couches-culottes !

- Tout va bien, alors ! Tu n'es heureusement pas rendu au stade où tu devrais choisir entre Parkinson et Alzheimer !

Futé, Amédée répond à son médecin de fils :

 

Dans le livre : Diagnostic...de malade !

 

Ils prennent le déjeuner avec les parents d'Ange ravis d'avoir de la visite, autour d'une bouteille de Patrimonio qui fit dire à Amédée, plein de sagesse :

- Phil, le secret pour jouir d'un bon vin est simple : ouvre la bouteille, laisse la respirer un peu. Si elle manque d'air, fais-lui du bouche-à-bouche !Léontine, avec son sourire malicieux, ajoute :

- Bois un peu de vin, tu te sentiras mieux...Si un verre de vin est bon pour toi, imagines ce qu'une bouteille entière peut faire ! Dans le vin il y a de la sagesse, dans la bière du sucre et dans l'eau il y à des bactéries...alors !

Phil connaissait maintenant les raisons de sa bonne santé...

   Ils passèrent l'après-midi ensemble ; Ange ayant à chacun des ses passages des nouvelles des familles du village. C'est ainsi qu'il apprend le décès du doyen, Francesco. Il avait fait fortune à Ajaccio en ayant ouvert plusieurs boulangeries et profité ensuite d'un patrimoine immobilier conséquent. Il avait eu une vie difficile et laborieuse mais aussi la chance d'avoir trois fils affectueux ; il en eut d'ailleurs la preuve avec le plus jeune, Doumé. Malheureusement, ce fils commit quelques écarts de jeunesse répétés ajoutés à de mauvaises fréquentations ce qui lui avait valu d'être incarcéré à la prison des Baumettes à Marseille. La séparation du père et du fils fut une période forcément difficile mais par chance, le père s'était rapidement intéressé aux technologies modernes et de fait, maîtrisait bien l'informatique ; il leur fut donc possible de correspondre par messagerie interposée. Francesco avait l'intention de planter ses pommes de terre ; l'âge, la fatigue lui rendaient la chose réellement compliquée. Il s'en ouvrit à Doumé :

 

Dans le livre : Leçon de jardinage...et héritage.

 

   Ses parents ayant l’habitude de se reposer en fin d’après-midi, Ange proposa à Phil de les laisser au calme et monter sur la place du village, l’endroit le plus calme, près de la fontaine, sous les platanes. C’était le lieu de retrouvailles, d’échanges entre toutes ces familles qui se connaissaient depuis des générations. Ils s’installent, le verre de bière à la main. Soudain ils entendent des éclats de voix provenant d’une maison proche, les Léandri :

 

Dans le livre : Scandale dans la famille...

 

 

   Après cet intermède houleux, la place retrouva son calme habituel et les discussions reprennent leur cours normal. La situation s’étant bien terminée chez les Léandri, le patron offre sa tournée. Phil, très impressionné par cette ambiance se faisait très discret ; il se souvenait avoir lu " L’enquête Corse " de Pétillon. Sa couardise reprenait le dessus et il se disait que le peuple Corse était parfois bien étrange ! Son séjour touchait à sa fin et pourtant, il n’était pas tout à fait au bout de sa découverte…Malgré toutes ces émotions, il trouva rapidement le sommeil. La bière, la tournée de pastis et le vin du Cap Corse eurent raison de son, pourtant, solide entraînement.

   Le lendemain, comme chaque jour, en ouvrant les volets, il était évident que ce serait encore une magnifique journée.

   La veille, lors du dîner, Ange l’avait prévenu qu’un évènement d’importance aurait lieu. L’un des jeunes du village, Matéo allait bientôt se marier. La coutume voulait qu’il aille en informer et inviter son grand-père. Matéo étant un voisin, Ange se devait de l’accompagner. C’était, en général, l’occasion pour les grands - parents de donner au futur marié des conseils empreints de sagesse. La visite était prévue pour onze heures.

 

Dans le livre : Pas touche aux traditions !!!

 

 

   Phil commença ensuite à rassembler ses affaires pour son départ. Il se dit qu’il avait le temps d’aller acheter des fleurs pas trop chères pour remercier Gabriela. De plus, prévoyant qu’une rencontre féminine imprévue était toujours possible, notamment avec la fille de son ami Ange qui devait passer, il pensa qu’une boite de petites pilules bleues pouvait lui être fort utile. Lorsqu’il arriva sur la place, il ne pouvait savoir ce qu’il venait de s’y passer et animer la vie habituellement paisible qui y régnait. Un homme d’aspect banal s’était présenté à la pharmacie et avait demandé du Silnedafil, la petite pilule bleue très connue. La pharmacienne lui délivre une boite, le client sort de l’officine en disant :

 

Dans le livre : Arnaque à l'envers...

 

 

   L’heure de la séparation arriva, Ange devait le conduire à l’aéroport d’Ajaccio. Promesse fut faite de se revoir, en Anjou cette fois. Ange accepta par politesse, Gabriela resta très évasive…Aller sur le continent lui pesait ; elle avait bien accompagné son mari à deux reprises à Paris mais ce fut un réel problème que supporter la vie de la capitale malgré ses très nombreux attraits touristiques. De plus, l’idée de revoir Phil l’achevait !

   Ce dernier s’apprêtait à pousser beaucoup plus loin son voyage. Ses recherches initiales, bien que laborieuses, de nombreux appels téléphoniques, l’avaient mis sur la piste d’une ancienne relation. De fil en aiguille, il avait appris avec surprise qu’un ancien collègue élu s’était retiré à l’Est de la Méditerranée. Il était donc attendu...suspens !

 

(1) De "Pinzutu" prononcé en absorbant la dernière voyelle, d’où " Pinsut ", prononcé "Pinsout".

 

A SUIVRE...Un peu plus vers l' Est...

La messagerie " laroutedurire2016@gmail.com " toujours à votre disposition y compris pour les modalités concernant les achats du livre en direct.

Les frais de port sont offerts.

 

Merci et à bientôt !

 

 

19 février 2016

CHAPITRE 12 - MARSEILLE V2 Avant de quitter son

CHAPITRE 12 - MARSEILLE   V2

 

     Avant de quitter son hôtel, Phil savait qu’il rencontrerait à Marseille une vieille connaissance dont il avait retrouvé la trace. Les contacts étaient pris, la première date fixée. Il savait aussi qu’ensuite, l’improvisation serait de mise et la durée du séjour serait au diapason.

    Heureux de retrouver cette ville magnifique fréquentée à plusieurs reprises une bonne vingtaine d’années plus tôt, il savait devoir la retrouver changée, embellie. Il avait toujours à l’esprit les incontournables : le Vieux Port, la corniche vers le parc Borely, les calanques, la " Bonne Mère ", vigie intemporelle de la cité phocéenne, la Castellane, quartier d’enfance de Zidane, le Vallon des Auffes et aussi le quartier des Caillols où il avait passé quelques congés et, à l’époque, rencontré Olive, marchand de vins.

    Cette nostalgie le satisfaisait pleinement.

    Afin de faire honneur à ces retrouvailles, il se para de ses plus beaux atours : un autre bermuda style " Tartan Ecossais " acheté à la braderie d’ Angers dans les années 95 qui, de toute évidence, le boudinait quelque peu. Marseille, ville emblématique de l’ O.M méritait qu’il revête son maillot de l’équipe de France 1998 floqué du numéro 10. De superbes chaussettes bleues assorties au maillot, ses sempiternels mocassins blancs, les Ray- Ban ® de Tom Cruise sur le nez et ses gants de conducteur années 60…Phil se sentait bien ainsi et se dit : " Marseille, à nous deux ! ".

 

    Ne devant retrouver son ami Maurice qu’en début d’après-midi, il décida de s’offrir une parenthèse royale en déjeunant à une terrasse du Vieux-Port, côté mairie. Il admira le panorama qui s’offrait à lui ; les bateaux et en arrière-plan la Basilique, sentinelle bienveillante. De l’autre côté du port, dans les ruelles surplombant celui-ci, il se souvenait avoir acheté lors de fêtes de Noël, de délicieux gâteaux, des " navettes " lui semblait-il. Nostalgie…

    Il ressentait un incommensurable sentiment de bonheur l’envahir. Il s’imaginait bien, en guise de promenade digestive, diriger ses pas vers " La Major " et le MUCEN, son proche et récent voisin. Le repas fut tout à fait digne d’un restaurant pour touristes. Savourant l’instant du café, il se déchaussa et posa ses pieds sur le fauteuil libre lui faisant face. Il remarqua bien l’extrémité trouée de sa chaussette droite mais il s’en moquait comme de sa dernière réflexion intelligente. Il pesta intérieurement contre Véronique qui, à l’époque, n’avait pas fait son boulot en ne la ravaudant pas. Bercé par le doux soleil du Sud, c’est à peine s’il remarqua l’arrivée de quatre hommes s’installant à la table voisine. Il comprit vite qu’il s’agissait de quatre copains qui se retrouvaient trente ans après leurs études. Marseille était bien une ville de rassemblement, au-delà des clichés.

    Ces quatre là étaient heureux de se revoir, le ton de leurs retrouvailles ne laissait planer aucun doute. Après que le café leur fut servi, l’un des quatre se dirigea vers les toilettes ; les trois autres commencèrent à parler de leurs enfants respectifs . Le hasard faisait qu’ils n’avaient, chacun, qu’un fils unique.

 

Dans le livre : Repas de 4 copains sur le vieux port.

 

 

    L’ambiance se fit tout à coup pesante sur la terrasse que Phil quitta ensuite. En longeant le quai, il déambula tranquillement vers le Fort St Jean et le MUCEN comme il l’avait prévu initialement. Il vit une affiche électorale restée oubliée qui le fit sourire ; elle avait été recouverte de deux larges bandeaux disant respectivement : " Si vous voulez faire travailler votre maire, ne le réélisez pas ! et sur l’autre " Sur votre déclaration de revenus, mettez-le comme personne à charge et votre député aussi : c’est le même ! ".Il n’eut pas le temps d’atteindre son but, son portable sonna. C’était Maurice qui s’était libéré de sa journée de travail, vers quatorze heures. Lui aussi pratiquait le sport local, le " fini parti " qui avait longtemps fait le bonheur d’employés municipaux préposés à l’enlèvement des ordures ménagères. Maurice, dans son bureau perpétuait malgré tout la tradition, un jour sur deux. Ce n’est pas pour rien que Fernand Sardou chantait le refrain " Aujourd’hui peut-être, peut-être demain…" C’est ainsi que les deux amis tombèrent dans les bras l’un de l’autre…Quelques cheveux en moins pour Maurice, quelques kilos en plus pour Phil.

    A quinze heures ils s’asseyaient pour entamer l’apéro du soir. Phil demanda :

- C’est vrai ce que j’entends dans les médias, il y a tant de problèmes que ça à Marseille avec l’intégration ?

 

Dans le livre : Marseille aujourd'hui.

 

 

Avoir tant parlé avait donné soif à Maurice. Il appela le garçon pour se faire servir deux autres apéros.

- Que veux-tu, mon pôvre Phil, l’homme amoureux vit d’amour et d’eau fraîche… Chez nous, à Marseille, on ajoute le pastis. Conclusion évidente, la première cause d’alcoolisme chez nous, c’est la femme !

Phil abonda dans son sens tout en évoquant les risques liés aux abus en tous genres. Son copain, jamais à court d’arguments, l’interrompt :

- Écoutes Phil, je crois entendre mon médecin qui n’arrête pas, depuis des années de me seriner la même chose ! Je lui ai vite cloué le bec avec quelques exemples :

- Si la marche et le vélo étaient bons pour la santé, le facteur serait immortel…j’en suis déjà à mon troisième !

- La baleine nage toute la journée, elle ne bouffe que du poisson, ne boit que de l’eau et pourtant elle est grosse !

- Un lapin, dans la garrigue, court et saute tout le temps mais il ne vit que quinze ans ; la tortue par contre ne court pas, ne fait rien et vit centenaire…ET VOUS ME DITES DE FAIRE DE L’EXERCICE ! JE SUIS EN BONNE SANTÉ, FOUTEZ-MOI LA PAIX ! ! !

Phil éclata de rire devant cette scène pagnolesque mais son sourire se figea vite devant le spectacle qui avait lieu sur le trottoir. Une femme, horrifiée disait à une autre :

- Céline, ton mari va se jeter par la fenêtre ! Il va sauter !

- Bouh, là…faut pas t’affoler comme ça !...le fada ! Dis vite à ce con qu’il a des cornes, pas des ailes !

   L’après-midi s’écoula paisiblement à la terrasse, à deviser et évoquer leurs vies respectives. Ils levèrent le camp pour rejoindre la maison de Maurice dans un quartier calme à l’écart du centre ville. Phil devait donc faire la connaissance de Sylvette, l’épouse de son copain. Maurice devait simplement passer à la pharmacie acheter du paracétamol.

Devant eux, une cliente s’approche du comptoir et demande :

- Vous avez de l’arsenic ou quelque chose d’équivalent ?

- Que voulez-vous en faire ? demande le pharmacien fortement suspicieux.

- Empoisonner mon mari, la juste dose sera suffisante.

- Quoi ! Vous plaisantez ? Je ne suis pas là pour vous vendre de quoi commettre un meurtre ! !

A ces mots, la femme ouvre son sac à main et en sort une photo puis la commente :

- Vous voyez, là, c’est mon mari en train de faire l’amour avec votre femme …

Le pharmacien, atterré, la regarde et dit :

- Ah…je reviens, je vais vous chercher ce qu’il vous faut…forcément, puisque vous avez une ordonnance, c’est différent !

 

   Ils récupèrent le paracétamol, le pain à la boulangerie, la voiture de Phil au parking et prennent la direction de la maison. Initialement, il avait prévu de séjourner dans un hôtel de la corniche où il avait entendu dire qu’il y trouverait " Le Roucas Blanc". Lorsqu’il sut qu’il s’agissait d’une source et non d’un vin blanc, il renonça ; en outre le tarif des chambres lui était inaccessible maintenant qu’il ne bénéficiait plus des largesses de ses notes de frais d’élu.

Le quartier était coquet, pavillonnaire et semblait très calme, ce que son ami lui confirma :

- Ça doit bien faire trois ou quatre jours qu’il n’y a pas eu de cambriolage dans le coin. Tu peux garer ta voiture sur le trottoir, elle ne gênera personne.

 

Dans le livre : Ahmed et son voisin le notaire.

 

 

   Quelques minutes plus tard, Sylvette descendit du bus, resta un instant circonspecte devant les vêtements de Phil ; Maurice fit les présentations et tous trois prirent la direction du pavillon du couple. En chemin, elle demanda à son mari :

- Qu’as-tu fais cet après-midi ?

- Rien…

- Ce n’est pas déjà ce que tu as fait hier ?

- Vouais…d’ accord mais je n’avais pas fini !

 

Installés sur la terrasse, ils prirent un jus de fruits et Phil en profita pour taquiner son copain :

- Tu râles après ton toubib mais je vois que tu bois du jus d’oranges…comme quoi, le discours sur les cinq fruits et légumes par jour…Maurice lui coupe la parole brutalement :

- Vouais…c’est bien gentil toutes ces fadaises, moi, ce que je sais, c’est que le matin, à la troisième pastèque, je cale !

    Phil ayant roulé sous la chaleur, il fut convenu de dîner tranquillement, de regarder la télé pour permettre aux deux hommes de se coucher tôt ; Maurice partant vers sept heures à son travail. D’un commun accord, ils choisirent de regarder l’enfant du pays, Jean-Michel Fouko, présenter "Qui veut gagner des biftons ? ". Ce soir là, c’est un curé qui a besoin d’argent pour sa paroisse qui s’est inscrit ; c’est un peu surprenant mais J.M Fouko qui en a vu d’autres trouve même l’idée sympathique. Le jeu commence et il pose la première question :

 

Dans le livre : Sacrée soirée...télé !

 

 

   Avant d’aller dormir, après tant d’émotions, il fut convenu que le surlendemain midi, un samedi, Phil ferait la connaissance des autres membres de la famille à l’occasion d’un repas sur la terrasse. Sylvette et Maurice avaient invité autour d’un barbecue trois de leurs nièces dont ils étaient très proches, Patrick leur fils psychiatre, sa femme Béatrice médecin spécialiste et leurs trois enfants, Pierre l’aîné, Martin né trois ans plus tard, Adèle sa jeune sœur puis Bertille la grand-mère et René, son mari.

   Le lendemain matin, Sylvette informa Phil qu’elle ne travaillait pas ce vendredi. Elle lui proposa de retourner se promener dans le centre de Marseille et Maurice devait les rejoindre vers treize heures. C’est ainsi qu’ils déambulèrent sur la Canebière jusqu’à l’église des Réformés et redescendirent par la Préfecture pour aller ensuite admirer la vue imprenable qu’offraient les jardins du Pharo sur la ville. Ils se dirigèrent ensuite vers la terrasse d’un restaurant du Vieux-Port. Le théâtre de rue qu’offrent les grandes villes fut l’objet d’une scène à laquelle ils ne s’attendaient absolument pas.

 

Dans le livre : Scène de rue à Marseille

   Maurice arrivé, ils déjeunèrent puis firent des achats en vue du repas du lendemain. Il fut décidé de finir la journée dans un restaurant asiatique de leur quartier en compagnie d’Aurélie, Clara et Morgane, les trois nièces et complices de Sylvette et Maurice. Ces trois "minettes" comme les appelait leur tonton étaient leur coup de jeune et d’après ces trois rigolotes, elles étaient la meilleure des garanties contre " l’arrivée des cheveux blancs et de la calvitie ", rien que ça !

La soirée démarra sur les chapeaux de roue grâce à Sylvette qui informa Clara :

- Les voisins, bien au courant sans doute, disent que tu couches avec ton fiancé !

- Les gens sont mauvaises langues, il suffit de coucher avec quelqu’un pour qu’aussitôt on dise que c’est ton fiancé !

Par jeu, cette fois, c’est la même Clara qui interpelle Morgane :

- Dis donc, cachottière, serais-tu malade ? Je te pose la question car en partant travailler mardi de bonne heure, j’ai vu le docteur sortir de chez toi…

- La belle affaire ! Moi, la semaine dernière, j’ai bien vu un militaire en uniforme sortir de chez toi et c’est pas pour autant que tu es en guerre, pas vrai ?

Un regard complice échangé et Aurélie, l’air détaché dit en rigolant :

- Bé moi, je suis bien contente d’être lesbienne, au moins je n’ai pas ces soucis !

Phil resté muet jusque là, tant ces jeunes gazelles étaient volubiles, lui demanda :

- J’avais remarqué que vous n’aviez pas de seins, c’est pour ça que vous êtes lesbienne ?

Elle le fusilla du regard et ironiquement mais calmement lui dit :

- Tu savais pas qu’une lesbienne sans seins, c’est une homo plate ?

   Comme à chaque fois qu’il ne comprenait pas qu’il venait de se faire vanner, Phil se contenta de son sourire niais…

   Le repas fut gai, Sylvette et ses trois jeunes voisines assurant comme à l’habitude l’ambiance pendant que leur oncle s’amusait de les entendre tchatcher de cette façon.

- Eh bé, mon Phil, quand tu les entends, tu comprends pourquoi Dieu à créé l’homme dix minutes avant la femme !

- J’ vois pas bien pourquoi…

- C’était la seule chance pour qu’il puisse en placer une sur notre bonne vieille planète, dite " Terre des hommes " et sais-tu pourquoi on l’appelle ainsi ?

- J’ vois pas bien pourquoi…non.

- Eh bé, regarde à côté de toi, essaies de faire taire des femmes !

- Ah oui, j’ai compris ! s’exclama Phil ; j’ai essayé avec mon ex, c’est vrai qu’il n’ y avait que l’écho qui avait le dernier mot !

- Vu comme ça, renchérit Sylvette, le divorce n’a pas dû être simple ?

- Si ! Les torts étaient partagés : 50% des torts pour elle et 50% pour sa mère !

- Mouais…c’ est pour ça qu’elle a eu la garde des minots et que tu donnes du pognon tous les mois…

- Ah, les hommes, vous êtes bien tous pareils…lui balança Sylvette, ironique.

- A celles qui disent que tous les hommes sont pareils, je leur réponds qu’il fallait pas tous les essayer ! C’est bien connu, les jambes servent aux hommes à marcher et aux femmes à faire leur chemin. C’est pour ça qu’elles se barrent tout le temps ; elles ressemblent aux girouettes, quand elles se fixent, elles rouillent ! Phil ne se rendit pas compte qu’il venait de traiter les quatre femmes de putes et ainsi se faire quatre sacrées copines ! Connaissant maintenant son passé, Sylvette et Maurice échangèrent un regard complice, sans illusion sur le personnage.


Dans le livre : Resto et philosophie orientale pas banale...

   C’est sur un éclat de rire qu’ils sortirent du restaurant et il fut convenu de se retrouver le samedi midi. Sylvette et Maurice s’endormirent persuadés que si le barbecue du lendemain n’était pas cramé, il risquait d’être gratiné… Le samedi matin fut consacré par Sylvette aux préparatifs culinaires tandis que son mari s’affairait à préparer le feu. Phil, dans un transat lisait son journal en finissant son petit-déjeuner.

   Vers midi, arrivèrent de concert les trois inséparables cousines rapidement suivies de Patrick, Béatrice sa femme, Pierre 16 ans, Martin 13 ans et Adèle 11 ans. Bertille et René arrivèrent les derniers, peu de temps après. Phil fut présenté par Maurice, l’ambiance fut rapidement détendue, les méridionaux ayant un bon entraînement dans ce domaine…Le pastis, à doses légères toutefois, se révéla un excellent starter. Rituellement, cette famille a pour habitude de faire une courte prière avant d’attaquer le repas. Phil, s’adressant à la jeune Adèle, lui demande discrètement :

- Chez toi aussi, vous faites une prière avant de manger ?Avec tout le naturel dont les enfants sont capables, elle lui répond :

- Non, chez nous ça va, ma mère sait très bien cuisiner ! Mais là, on est chez Nanou, ça doit être pour ça !

Sylvette part dans un fou rire, pas étonnée de la spontanéité de sa petite-fille. La discussion bifurqua sur les études des enfants, Phil demandant à Pierre ce qu’il envisageait pour l’avenir.

- Bof…je crois que je vais essayer de réussir dans la vie en quittant la France et aller au Canada, aux USA, en Chine ou peut-être en Australie…

A ces mots, Béatrice, dans un grand sourire, lui répond :

- C’est une excellente idée mon chéri mais procède quand même par étapes…Quittes d’abord Facebook, puis Twitter, puis You Tube, puis Deezer, puis WhatsApp, puis Viber, puis ta console, ton ordi, ton smartphone, ton MP3, puis ton lit et enfin ta chambre ; tu verras, ce sera déjà un grand pas de fait !Grand éclat de rire, le ton était donné et à table, la petite famille n’engendrait jamais la mélancolie !

   Béatrice était médecin spécialiste en gériatrie ; Patrick, son mari, psychiatre La discussion porta rapidement sur leurs activités respectives. Patrick leur raconte que, deux mois auparavant, il avait eu une consultation bizarre.- Je reçois un couple de quadragénaires et leur demande quel était le motif de leur visite.

- Accepteriez - vous d’assister à nos ébats amoureux ?


Dans le livre : Psychiatrie moderne...

   Prenant le relais, Béatrice raconte à son tour que son activité de gériatre dans une maison de retraite n’était pas non plus avare en surprises…

Dans le livre : Maisons de retraites en joie...

 

Maurice, entre deux éclats de rire, dit :

- Tu nous fais vieillir avant l’heure avec tes histoires de vieux ! Tiens, Sylvette, raconte donc plutôt ce qui est arrivé à notre voisine d’en face, c’est moins démoralisant ! Sylvette prend la parole :


Dans le livre : Visite chez le pédiatre.

Maurice enchaîne en interpellant Phil :

- Te souviens-tu, pour rester dans la pédiatrie, de cet accouchement à Marseille dont les médias ont beaucoup parlé ?

- Euh…non, pas spécialement.

- C’était il y a peut-être une bonne dizaine d’années, en 2004 je crois. C’était une bien brave femme qui n’avait pas de chance :

 

Dans le livre : Un accouchement et la Coupe du monde 98...

 

 

   Toute la famille resta muette, ils restèrent toutes et tous cois, médusés, affligés devant un tel niveau de connerie si spontanée, qui plus est !...à tel point, qu’ils eurent toutefois un doute et décidèrent d’en avoir le cœur net. Béatrice prend le relais de son beau-père et lance à la cantonade :

- C’est vrai qu’à Marseille ça ne rigole pas avec les bébés ! Phil, vous qui êtes arrivé il y a quelques jours, vous avez entendu parler du petit Castignade ?

- Non, ce nom ne me dit rien.

 

Dans le livre : Soyez prudents en allant sur ce marché de Marseille...

 

Phil s’exclame :

- Mon Dieu, quelle horreur !Toute la tablée s’arrête de rire, se regarde, effarée de constater que non, il ne plaisantait pas !

   L’après-midi s’étirait dans la bonne humeur confortée par ces deux épisodes peu glorieux pour Phil dont la réputation n’en sortait pas grandie.

   La discussion allait bon train et l’intérêt se reporta sur les grands-parents qui coulaient une paisible retraite à la sortie de Marseille, du côté de Montredon. René, au doux regard et à la moustache digne de Georges Brassens, dit :- Moi, j’ai l’intention de vivre éternellement …Eh bé, pour le moment, tout se passe comme prévu …

   Il avait une vie paisible et heureuse près de Bertille. Son cabanon, ses copains, l’apéro, son jardin et une bonne entente avec tout le monde. Il appliquait à la lettre un bon vieux principe de base : soyez gentil avec vos enfants, ayez toujours présent à l’esprit que ce sont eux qui choisiront votre maison de retraite. Il fit part de son envie de piquer un petit roupillon digestif, allongé dans un transat. A ces mots, Bertille rigole et lui demande :

- Tu vas encore faire une sieste, à cette heure ?

- C’est plus fort que moi, je peux pas rester sans rien faire !

Cela devait bien faire cinquante ans qu’ils se taquinaient comme au premier jour.

 

Le ton se fit peu plus grave lorsque Patrick s’adressa à Bertille, sa grand-mère :

- Excuses-moi d’aborder le sujet mais compte tenu de ton âge, il serait peut-être temps de formuler des souhaits concernant tes obsèques. Y as-tu pensé ?

Les discussions s’arrêtent tout net, tout le monde est suspendu aux lèvres de Bertille :

- Je veux être incinérée…Ouf ! Soulagement autour de la table, Bertille a bien pris la question se son petit-fils, y a répondu avec calme, puis ajoute :

Dans le livre :  Les dernières volontés de Bertille.

 

 

   Pour alléger l’atmosphère, d’un regard complice, les trois nièces jugèrent bon de changer de sujet et décidèrent de parler de leur travail, de leurs copains etc. Morgane attaqua la première et raconta à la tablée une anecdote intervenue peu de temps auparavant dans son bureau de la banque qui l’employait :

- Ma collègue avait vraiment envie et besoin de prendre quelques jours de congés mais savait que notre chef de service s’y opposerait. Elle a pensé qu’en jouant habilement l’employée surmenée, le coup était jouable…Après le déjeuner au self elle est remontée vite fait la première au bureau et s’est suspendue au plafond, tête en bas, en poussant des petits rires. J’arrive juste après, lui demande un peu inquiète ce qu’elle fait là. Elle m’ explique que si elle prétend être une ampoule électrique, le chef penserait qu’elle est victime d’un " burn-out " et ne voulant pas prendre de risque pour la banque, lui accorderait ces quelques jours. Quelques secondes plus tard, comme prévu, notre chef arrive, découvre la scène et dit :

- Bon sang ! Qu’est-ce que tu fais là ! ?

- Ben, ça se voit pas ? Je suis une ampoule électrique ! Il la regardait, inquiet…

- Il est clair que tu souffres de surmenage, il vaut mieux que tu retournes chez toi te reposer et ne revenir que lundi prochain.

Elle saute sur le sol, traverse le bureau, prend son sac à main et part…et moi, ayant aussi envie finalement de profiter de quelques congés, je lui emboîte le pas.

- Comment ça ? demande Patrick.

- Logique : le chef me voit partir derrière elle, il me pose la question :

- Et toi ? Où vas-tu comme ça ?...je lui ai répondu :

- Je retourne aussi chez moi jusqu’à lundi, je suis absolument incapable de travailler dans le noir !Décidemment, les jeunes gazelles étaient bien décidées à mettre de l’ambiance ce qui était assez habituel de leur part lors des repas de famille…Au moins étaient-elles certaines d’échapper aux sempiternelles discussions sur la politique, les retraites ou le dernier match de l’ O.M.

Aurélie, assumant parfaitement son homosexualité, prit le relais de Morgane sans hésiter…- Que je vous raconte, ce qui est arrivé à l’un de mes meilleurs copains !

 

Dans le livre :  Un jeune, la Ferrari et un tracteur...

 

   René, habitué aux facéties de ces jeunes délurées n’en perdait pas une miette et sa moustache frissonnait de ces instants de bonne humeur familiale. Il savait que le rythme ne baisserait plus et se dit qu’après tout, mettre son grain de sel…

- Dites donc, les jeunettes, à propos de voiture…J’ai connu un gars, un jour qui emmène sa maîtresse dans un hôtel. Il arrive dans le parking, il y voit la voiture de son beau-père !..." Le salaud, se dit-il, lui qui fait toujours la morale à tout le monde, je vais lui apprendre à vivre ! ". Il s’approche de la voiture, casse les vitres, pique l’autoradio, un beau briquet en or oublié sur la console centrale. Le soir, impatient, il va rendre visite à son beau-père, curieux de voir s’il lui parlerait de sa mésaventure !...A son arrivée, il le trouve effectivement très en colère…

- Beau-papa, qu’est-ce qui vous met d’aussi mauvaise humeur ?…Un problème ?

- Ne m’en parle pas, j’ai prêté ma voiture à TA femme pour aller en ville et pas de bol, on lui casse les vitres, on m’a piqué ma radio et mon briquet !

 

Clara, à son tour et pas du style à être la dernière à en rajouter une couche, se mêle des débats !

- Mes parents ont des voisins pas tristes non plus ! La femme avait un amant qui lui rendait visite à la maison jusqu’au jour où son fils de dix ans qui flairait quelque chose s’est discrètement planqué dans le dressing de sa chambre pourépier leurs ébats. Pas de chance, le mari rentre plus tôt que prévu ; aussitôt elle dit à son amant de se cacher dans le dressing. Au bout de quelques secondes...

 

Dans le livre :  Qui est là ?

 

Phil, resté muet jusque là, crut bon de rajouter :

- Eh bien, Marseille, c’est comme partout ailleurs…toutes des salopes !

Tout comme au resto, l’idée que six femmes et une petite fille étaient présentes ne l’effleura pas…Il s’enfonça encore un peu plus en insistant :

- Ça fait longtemps que je sais pourquoi le cerveau des femmes est divisé en quatre parties…Personne ne relève et il apporte la réponse :

- Une pour chaque bouton de la cuisinière ! C’est encore là qu’elles sont le mieux et ne devraient pas en bouger !

Sylvette se retient autant qu’elle le peut puis, ironiquement lui pose une question :

- Il n’y a vraiment rien qui vous attire quand vous voyez une femme ?

- Oh moi, si les femmes savaient où je les regarde, elles feraient des sacrées économies de coiffeur et de maquillage ! Avant que ma pétasse ne divorce, je l’aimais tellement que je ne voulais pas l’user ; je me servais de celles des autres !

   Les femmes présentes se regardent, profondément sidérées, outrées. Une fois de plus, ce fut Sylvette qui vengea la gente féminine et lui décocha :

- Eh bé, il vaut vraiment mieux avoir une boite de Whiskas ® à la maison plutôt que vous avoir.

- Ah bon ! Pourquoi ? Se risqua-t-il à demander.

- Au moins, dans la boite de pâtée pour chats, je suis sûre de trouver du cœur et de la cervelle !

   Phil médita longtemps, longtemps…Le soir venu, tout le monde se sépara, la famille avec des œillades complices et Sylvette levant les yeux au ciel ; Maurice également restait perplexe, persuadé que dans l’intimité de la chambre conjugale, il aurait des échos sur son copain…

 

   Phil resta un moment sur la terrasse à regarder Marseille illuminée. Il constata avec dépit qu’il venait d’écraser son dernier mégot dans l’un des pots de fleurs de la maîtresse de maison. Joker ! Se dit - il et plein d’espoir, il décide d’aller voir dans sa voiture s’il ne restait pas un paquet à traîner.

   Dans la rue il ne put que constater que la voiture n’était plus là. Maurice ayant entendu le portail, s’étonne de ne pas le voir revenir et descend à sa rencontre. Il trouve Phil, près du lampadaire, occupé à regarder autour de lui. Il comprend tout de suite la situation :

- Je ne me souviens plus, tu l’avais garé ici ?

- Non, pas forcément mais c’est là qu’il y a le plus de lumière, grâce au lampadaire…

- Bé ouais, forcément ; vu comme ça…Maurice savait qu’il arriverait malgré tout à faire rire sa femme; sa nuit était sauvée.

   Dès le lendemain matin, il accompagne Phil déposer plainte au commissariat. Il leur fallait patienter, un homme venait de les précéder.Cet homme voulait absolument faire une déposition pour personne disparue. Sa femme était partie avec la voiture faire des achats dans le centre ville et, depuis, plus de nouvelles. Elle n’avait pas pris son portable.

 

Dans le livre :  Une femme disparait mais pas que...

 

   En ressortant du commissariat, il eut l’impression d’avoir trouvé encore plus con que lui. Maurice le rassura immédiatement. Phil insista lourdement :

- Tout le monde sait qu’il y a une différence entre un baril de lessive et un commissariat. Dans le baril de lessive, il y a toujours au moins deux agents actifs !

   De nouveau, Maurice le rassura pleinement. Le policier rencontré avait parfaitement bien fait son travail et ne lui arrivait pas à la cheville…

   Après le déjeuner, Maurice part à une réunion de son club de pétanque ; à la maison, Sylvette fait comprendre à Phil que suite au repas de la veille, elle voulait remettre la maison en ordre. Manifestement, elle le considérait comme indésirable et sa présence l’insupportait au plus haut point. Il suggéra d’accompagner Martin, le fils de Béatrice, voir un film. Sylvette lui appela un taxi et il passa prendre le jeune garçon chez ses parents.

Le chauffeur leur rejoua en quelques minutes les quatre films de la série de Luc Besson, " Taxi ". Phil, peu téméraire, lui en fait la remarque :

 

Dans le livre : "Taxi" et " Drôles de dames "...

 

   De retour du cinéma, le dîner fut servi sur la terrasse ayant retrouvé son calme habituel. Un nouveau convive partageait le repas. Les hôtes avaient invité Henri, un ami prêtre du couple qui, depuis longtemps partageait la vie de cette famille. Il avait su, lors de moments difficiles dans les années passées, être proche et apporter le réconfort indispensable dans des épreuves traversées.La discussion tourna vite autour des changements que connaissait l’Eglise en ce début de vingt et unième siècle et les réformes qui pourraient intervenir. Henri expliqua que de profondes mutations avaient failli voir le jour peu de temps auparavant. Les dirigeants du Syndicat des Producteurs Indépendants de Pastis s’étaient rendus au Vatican pour faire une offre au Pape François :

 

Dans le livre : Business is business...

 

   Henri était par ailleurs soucieux. Un nouveau prêtre devait le lendemain prononcer son premier sermon dans l’église de sa paroisse. Il était tellement angoissé à cette idée qu’il était venu solliciter son aide. Contre toute attente, Henri s’était résolu à lui conseiller de verser quelques petites gouttes de vodka dans un grand verre d’eau afin de se détendre. Pour le rassurer pleinement, Henri lui avait promis qu’il assurerait une présence discrète près de l’autel et qu’à l’issue de la cérémonie, il lui ferait part de ses éventuelles observations.

Par solidarité et amitié, Sylvette et Maurice décidèrent d’accompagner leur ami à cet office.

   Le lendemain, le résultat fut là, le prêtre était satisfait de son sermon, il était parfaitement détendu, pas du tout paralysé par le trac. A l’issue de cet office, Henri dit à ses amis " Je rédige rapidement mes observations et lui dépose dans une enveloppe à la sacristie ". Cela ne lui prend que quelques instants ; Sylvette et Bernard lisent par-dessus son épaule :

 

Dans le livre : Carnet de notes...

 

   Sylvette ne fut pas fâchée de voir arriver le jour du départ de Phil vers sa prochaine destination, la Corse. Il devait retrouver là bas une vieille connaissance ex-collègue élu local. Maurice devait le conduire à l’aéroport de Marseille - Provence mais jugea plus prudent de partir en avance sachant que ce jour là, l’aéroport et le stationnement seraient perturbés par une visite officielle. L’idée se révéla fort pertinente. Le Pape François venait d’arriver en France et commençait son séjour par Marseille.

   Cérémonie d’honneur pour son accueil, malgré la simplicité requise par le Pape, puis transfert sous haute sécurité vers le centre ville. Après avoir rangé les bagages dans le coffre de la limousine, le chauffeur remarque que François reste sur le trottoir.

- Excusez-moi, Votre Sainteté, voudriez-vous vous installer afin que nous puissions partir ?

 

Dans le livre : Visite papale à Marseille.

 

   Enfin, Phil put accéder aux formalités d’embarquement mais ce jour là, et pour cause, c’était un plan Vigipirate renforcé qui était mis en place par les autorités, y compris pour les vols intérieurs. Une grosse pagaille régnait, la file des départs croisant celle des arrivées, toutes provenances confondues. Au contrôle des identités, un homme très noir de peau montre un passeport sur lequel est collée la photo de Leonardo DiCaprio. Le douanier, très étonné regarde l’homme, le passeport, l’homme, le passeport puis décide d’appeler son supérieur, ne voulant prendre aucun risque :

- Dites-moi, chef, vous qui êtes bien plus culturé que moi…le Titanic, il a coulé ou il a brûlé ? ? ?

 

   Quelques minutes plus tard, Phil est à bord et, gratuité oblige, prend tous les journaux offerts puis jette un œil sur la rubrique des petites annonces à la catégorie " Rencontres ", sait-on jamais, se dit-il. Pour commencer, deux annonces sans aucun intérêt pour lui :

- Artificier cherche femme canon,

- Sourd rencontrerait sourde pour trouver terrain d’entente.

La maigre rubrique " Offres d’emplois " quant à elle reflétait bien cette période de crise :

- Metteur en scène cherche nain pour court métrage,

- Offre beau troupeau de vaches, paiement par traites,

- Recherche deux hommes de paille (1 grand et 1 petit) pour tirage au sort,

- Cannibale mélomane cherche place dans opéra bouffe.

Dans la rubrique des faits divers était relaté un procès de Cour d’ Assises durant lequel un marseillais avait déclaré aux juges :

- J’ vous le jure j’avais pas vu que ma femme bougeait quand j’ai planté le parasol !

- Quinze fois de suite ?

- C’était tout mou, ça tenait pas !

 

L’appareil décolla tandis que Phil, mettant le voyage à profit, s’endormait.

 

A SUIVRE...Vers la Corse...

N' oubliez pas : la messagerie " laroutedurire2016@gmail.com " est à votre disposition, les réponses se font par messagerie privée, en général.

 

Les commandes directes sont possibles par ce biais; les frais de port sont offerts.

17 février 2016

CHAPITRE 11 - LA ROUTE DU LOT ( Extraits )

CHAPITRE 11 - LA ROUTE DU LOT ( Extraits )

 

   Infidèle à ses principes écolos comme à l’accoutumée, il prit l’autoroute A64 vers le Sud-est. Ayant du temps devant lui, il décida de faire un sacré crochet en remontant vers Gaillac dans le Tarn mais en faisant d’abord étape dans le Lot. La deuxième étape dans le Tarn avait pour but de lester l’arrière de la voiture de quelques cartons de crus locaux. Il se disait simplement qu’il lui faudrait bien les dissimuler au fond du coffre pour ne pas susciter la convoitise de ses prochains hôtes même en échange de leur hospitalité !

    Tout d’abord il avait décidé de faire étape à Martel, dans le Lot. Il y était passé rapidement quelques années auparavant et avait beaucoup aimé. Il s’était donc promis d’y retourner et d’y accorder plus de temps. Cette jolie bourgade avec ses sept tours, témoins de son riche passé était par ailleurs jumelée avec Tequila au Mexique. Ce dernier point ne pouvait que la lui rendre encore un peu plus sympathique.

    Au volant il écoutait la radio, une "star de la télé-réalité" était l’invitée du jour. Il se souvenait bien de cette jeunette tant il était friand et inconditionnel de ces émissions. Il se souvenait qu’elle était kitée de partout, elle ressemblait à une voiture volée qui aurait été maquillée au fond d’un garage louche. Le dialogue était croustillant entre elle et Laurent Ruquier :

- Si vous partiez sur une île déserte avec un livre, vous choisiriez quel auteur ?

- Euh …ben…j’ sais pas…vingt centimètres !

- Vincent qui ? Demanda malicieusement Laurent Ruquier. Pas surpris par la réponse, il enfonça le clou :

- Vous pouvez nous donner votre avis sur Saint- Gobain ?

- Euh …ben…j’ sais pas trop…c’est une ville près de Saint-Étienne je crois mais j’sais pas si y jouent dans la même division, au foot…

- Ce n’est pas grave, la rassura son vis-à-vis ; parlez nous de Saint-Exupéry alors ?

- Euh…ben…j’ sais pas trop…y’ a longtemps que j’ suis pas été au catéchisme...

   Rien n’étonna Phil dans ce dialogue surréaliste mais profitant d’une page de publicités, il bascula quelques instants sur une station d’informations. C’est ainsi qu’il apprit en quelques secondes que :

- François Hollande s’était mis à jouer aux dames pour oublier ses échecs,

- Que le même François Hollande avait décidé seul, sans en avertir quiconque, de raser l’ E.N.A et d’implanter sur le site, une chênaie. Dans le cadre de la réduction des dépenses de l’Etat, il lui semblait évident que si le but final était d’obtenir des glands, cela reviendrait moins cher aux contribuables.

 - Le Tout-Paris bruissait d’une folle rumeur : Carla était sur le point de quitter Nicolas. Elle tint à publier illico un démenti formel précisant toutefois que si tel était le cas, elle pourrait enfin se remettre à porter des talons hauts.

 

    Quelques heures plus tard, il arriva à Martel et se gara en centre ville. Après avoir acheté " L’Equipe "© il traversa la place Gambetta et déjeuna en terrasse. Il lut les articles sur le foot, ceux sur le rugby lui demandant un trop grand effort. Après le repas, il prit possession de sa chambre d’hôtel situé non loin de là puis il prit le temps de déambuler dans les rues. Le soir venu, il resta dîner à son hôtel.

Une femme attira son regard. Pour une fois, avec un peu de classe, il la laissa profiter de son repas et ensuite seulement il l’invita :

- Puis-je vous offrir un doigt de porto ?

- Pour le porto oui, pour le doigt, vous pouvez le garder.

- Vous allez bien ?

- Oui, avant j’étais schizophrène, maintenant nous allons mieux…

   Il réussit, malgré ses débuts difficiles, à engager la conversation ; apprit aussi qu’elle était en déplacement professionnel et surtout qu’elle était seule dans la vie :

- Je n’ai jamais vraiment trouvé l’homme idéal. Lassée, j’ai même mis une annonce sur Internet pour trouver un mari.

- Vous avez eu beaucoup de réponses, j' imagine…belle comme vous êtes !

- Dès le lendemain ; plus de cent cinquante ! Uniquement des femmes me disant toutes la même chose : " Viens chercher le mien ! ".

- Vous avez eu combien de maris au préalable ?

- Vous voulez dire en dehors des miens ? J’ai déjà donné, j’ai été mariée deux fois. Dites-moi, vous ne seriez pas en train de me draguer par hasard ?

Phil, avec beaucoup de naturel, tout au moins celui qui était le sien, répondit :

- L’homme a soif d’amour, c’est pas pour ça qu’il doit se jeter sur la première cruche, pas vrai ?

 

Comprenant instantanément le genre de type à qui elle avait affaire, elle enfonça le clou pour voir s’il était vraiment con à ce point…

- Vous savez, le problème c’est la réputation que vous, les hommes, faites aux femmes d’une manière générale. Il suffit de voir la discrimination dans la vie professionnelle : ce sont bien les hommes qui touchent les parachutes dorés pour faire un atterrissage de fortune ?

Phil abonda dans son sens :

- Il faut dire aussi que les femmes travaillent moins que les hommes !

- Normal ! C’est parce que nous, les femmes, lorsque nous faisons quelque chose nous le réussissons du premier coup ! Prenons un autre exemple : sur les panneaux routiers à l’endroit d’un chantier, c’est bien un homme que l’on représente en train de bosser ? Vous savez pourquoi ?

- Euh…non, pas vraiment…Répondit mollement Phil.

- Nous, les femmes, travaillons tout le temps et discrètement. Pour les hommes, c’est beaucoup plus rare et parfois dangereux. Voila pourquoi il faut le signaler !

 

Phil ne voulut rien lâcher et essaya de l’apitoyer avec sa difficile vie de couple et la douloureuse séparation…Il insista :

- Bof, vous, les nanas, vous avez du mal à rendre un homme heureux…Cela dit, si le travail vous paraît trop dur, mettez vous à plusieurs !

Insistant sur l’intérêt qu’il lui portait, il lui déclara :

- Personnellement, voyez-vous, je me verrai bien faire ma vie avec une jeune et belle gonzesse comme vous. Vous pourriez m’imaginer avec vous ?

- Oui, exactement comme les oreilles du taureau.

- J’avoue ne pas comprendre…

- C’est pourtant facile : loin des fesses et tout près des cornes !

Elle se leva, lui souhaita bonne nuit et le quitta sur ces mots :

- Que voulez-vous, mon pauvre ami, la vie n’est pas simple ! Les petits garçons aiment les soldats, les petites filles aiment les poupées, les grands garçons aiment les poupées et nous, les grandes filles, on aime les soldats. Allez comprendre !

 

    Il finit sa soirée au bar à écluser deux bières avec un autre homme seul, Roger, puis il regagna sa chambre, alluma la télé pour constater que TF1, après les meurtres à Miami, passait à cette heure tardive les meurtres à Los Angeles avant de finir la nuit avec les meurtres à New York. Phil comprit ce soir là, pourquoi avec autant de séries sanglantes, on avait inventé les écrans à plasma.

  

   Au petit déjeuner, il retrouva Roger. Ce dernier, de passage également dans la région l’invita à le suivre sur le parcours de golf de Souillac, non loin de là. Il accepta et revêtu de son bermuda à carreaux acheté en solde dans les années 90, ils prirent la route de ce parcours de 18 trous. La relative fraîcheur matinale lui remit les idées en place après les excès de la veille. Roger ne connaissant pas ce parcours très vallonné fut distrait par le bavardage de Phil ; s’embrouilla quelque peu dans son jeu et douta, un instant, de l’endroit exact où il se trouvait. Regardant autour de lui, il aperçoit une femme qui joue devant lui, s’approche et lui fit part de son doute.

 

Dans le livre : Un golf, une Belge, une Ferrari, son propriétaire et Phil...sacrée rencontre !

    Roger pas fâché de prendre un peu d’air frais reprit la route directement vers une autre destination.

     Phil rentra à son hôtel de Martel. Arrêté à un " stop ", un mendiant tapa à sa vitre de voiture entrebâillée et quémanda une pièce :

- S’il vous plaît, monsieur, j’ai faim…

Phil regarda sa montre et lui répondit avec une élégance rare :

- C’est normal, il est dix-neuf heures, moi aussi !...Avant de redémarrer sauvagement. Il ricanait stupidement, pensant encore à cette phrase de Coluche : " Dieu a dit : il faut partager. Les riches auront la nourriture, les pauvres auront l’appétit ".

 

    Le lendemain matin il entreprit d’aller visiter Collonges-la-Rouge. Un peu fatigué après sa journée au golf, il préféra prendre le car régional. Plusieurs personnes attendaient à l’arrêt et devant lui, une jeune fille brune en minijupe très serrée.

Dans le livre : Transports en commun...

Une fois installés, chacun d’un côté de l’allée centrale, elle le fusille du regard et lui balance :

- N’essayez pas de me draguer ou je vous en colle une autre !

 

Dans le livre : Définition d'une fille Ikéa...l selon Phil.

 

   Le car se gara sur les emplacements réservés, à droite de la route, face à la rue en pente donnant accès au centre ville.

   Conformément aux propos du patron de l’hôtel, il fut étonné par l’étonnante couleur des murs des maisons de cette cité historique dont le nom n’était pas usurpé. L’artisanat et le commerce y étaient florissants, les échoppes, les magasins et les terrasses se succédaient au fil des ruelles. Il déambula ainsi pendant deux heures, tout juste trouva-t-il un côté un peu trop " marchands du temple " à l’ensemble.

Un peu las, il remonta tranquillement avec l’idée de se mettre à l’ombre en attendant le car duretour. Son attention fut soudain attirée par...

 

Dans le livre : rencontre totalement imprévisible et conclusion...logique !.

 

   Le retour sur Martel fut calme, tout comme sa dernière soirée.

   Il trouva, sur Arte, une émission dans laquelle un représentant du Dalaï Lama affirmait que pour obtenir la paix intérieure nous devrions toujours finir ce que nous avions commencé. C’était à cette seule condition que nous bénéficierions de davantage de calme et de sérénité dans nos existences."

   Finir ce que nous avions commencé…" Ces paroles inspirèrent Phil. Profitant de l’heure très tardive, il descendit discrètement au bar de l’hôtel plongé dans l’obscurité. Une heure plus tard, il était revenu dans sa chambre et envoya un courriel au copain qu’il devait retrouver lors de son étape suivante.

   Il commença tant bien que mal à rapporter les propos entendus sur Arte puis tapa : " J’ai regardé autour de moi, j’ai fait le tour du bar pour trouver les choses que j’avais commencées sans les terminer…et j’ai fini : une bouteille de Châteauneuf-du-Pape, une boureille de côtes du roussivon, une pouteille de laillon quetai pas cor comencé, une vouteille de bodka, une buteil de rom et l’rest d’wiski. Tou nimmagine pacom jem sen achement mieu mintnan ! Psass el mssage a touceu con bsoin de pai intrieur et di leurr ke jeu lezem. Phil. A bient t^o" !

   Levé tard, Phil avala deux litres de café, régla sa lourde note et fit route vers Labastide de Lévis pour, comme il se l’était promis, lester le coffre de sa voiture de quelques flacons du cru. Il visita une vieille cave au fronton de laquelle était gravé " Bonum vinum lætificat cor hominis"(1) ce qu’il traduisit un peu rapidement par " Jésus changeait l’eau en vin, tu m’étonnes pas que douze mecs le suivaient en permanence ! ".

   Le ravitaillement effectué, le cap fut mis sur son étape suivante.En cours de route, il prit deux auto-stoppeuses dont l’une ne faisait qu’un très court trajet. Soudain, comme cela arrive souvent, un oiseau " s’oublia " sur le pare-brise de la voiture. L’une des filles dit :

- Il va falloir l’essuyer !...Ce à quoi la seconde répondit :

- Ça va pas être possible, il est déjà trop loin !

    La première passagère descendue, il reprit sa route avec l’autre fille. Il commença illico à la draguer et apprit avec surprise qu’elle avait réservé une chambre dans le même hôtel, à Albi. Elle lui fit toutefois remarquer qu’elle le trouvait un peu trop entreprenant. A ces mots, il lui dit sans détour :

- Bah, que voulez-vous, quand on veut, on peut…je vous veux, je peux ?

Les kilomètres défilent dans un grand silence. Comprenant qu’il avait été un peu lourdingue, il calma le jeu en lui demandant quel job elle exerçait.

- Je suis dans l’informatique.

Forcément pertinent et délicat, il lui demande :

- Savez-vous quelle est la différence entre une informaticienne en pantalon et une informaticienne en jupe, comme vous ?

- Non .

- Le temps d’accès !

 

   Arrivés à leur hôtel, ils prirent possession de leurs chambres respectives et contre toute attente, elle accepta de prendre un apéritif au bar. Cette magnifique région au riche passé historique attire bon nombre de touristes du printemps jusqu’à l’automne. Ce ne fut donc pas une surprise de voir attablés auprès d’eux un Belge et à une autre table voisine, un Américain déjà occupé à dîner. Ce dernier engagea la conversation avec son proche voisin.

 

Dans le livre : rencontre américano-belge et bulle spéculative...

 

Phil et la fille s’amusèrent de ce tacle bien senti mais il était bien décidé à sortir le grand jeu et la mettre dans son lit après le repas.

- Alors, heureuse de m’avoir rencontré ? Je mets des sens en émoi chez vous ?

- A propos " des sens ", vous me faites penser à une pompe à carburant.

- Comment ça ?

- A vous regarder tout à l’heure, je me disais que des pieds à la ceinture, comme beaucoup d’hommes, c’est super ; de la ceinture aux épaules, c’est ordinaire et du cou à la tête, c’est sans plomb…

Phil ne lâchant jamais rien lui fit remarquer qu’il se trouvait pourtant beau mec, pas loin du mâle parfait. Elle lui fit illico comprendre qu’elle avait un avis un peu différent :

- Savez-vous que les mensurations idéales d’un homme, c’est 80-20-42 ?

- Heu…Non !

- J’explique : 80 ans, 20 millions d’euros sur son compte, 42° de température !

Quelque peu excédé par tant d’inhabituelle résistance, il répondit avec son sourire le plus charmeur :

- Attachez-vous plutôt à l’intelligence, à la sensibilité, à la beauté…trois qualités que vous trouverez réunies en un seul homme : moi !

Tout en le regardant d’un air narquois, elle articula clairement sa réponse :

- Intelligent, beau et sensible en un seul homme, on appelle ça un homo ! Alors, forcément, on ne couchera pas ensemble ce soir !

    Ayant déjà terminé sa salade, elle se leva et regagna sa chambre, heureuse d’avoir mis fin à la discussion avec ce type, décidément imbuvable !

    C’est seul que Phil avala son dessert, une énorme coupe avec, au fond, une petite boule de glace recouverte d’une montagne de crème Chantilly. Il finit la soirée seul, au bar où une bonne vingtaine de clients discutaient tranquillement, discrètement. Lui, venait juste de commencer son demi de bière.

 

Dans le livre : Un grand moment de solitude et la coupe du monde de foot 1998...

 

    A cet instant précis, le con n’était pas glorieux…

 

    L’alcool et la Chantilly rendirent sa nuit compliquée.

    Le lendemain matin, au lever, en mettant sa chemise, le bouton lui resta dans les mains. Ensuite, en laçant ses chaussures, le lacet fit de même. Il en conclut que ce n’était pas le moment d’aller pisser…

   Le " chat noir " ne le quitta pas pour autant. En sortant de l’hôtel, il se tord la cheville ! La patronne de l’établissement, compatissante l’accompagne aux urgences de la clinique privée toute proche.

   Une fois les soins reçus, une religieuse finalise son dossier et lui demande comment il envisageait de régler la facture :

- Vous avez une assurance maladie ?

De mauvaise humeur, par esprit de contrariété, il répond :

- Non, pas d’assurance maladie.

- Une mutuelle ?

- Non, pas de mutuelle.

- Un chéquier, une carte bancaire ?

- Non, ni l’un ni l’autre.

- Un membre de votre famille qui pourrait vous aider ?

- Je n’ai qu’une sœur, vieille fille, qui est religieuse dans un couvent.

La sœur se fâche et sèchement lui dit :

- Les religieuses ne sont pas de vieilles filles, elles sont mariées à Dieu !

Phil se lève, commence à sortir et le plus candidement du monde, dit :

- Et bien, dans ce cas, c’est parfait, envoyez donc la facture à mon beau-frère !

 

Un bandage autour de la cheville, il reprit le volant vers son prochain rendez-vous de retrouvailles.




(1) Le bon vin réjouit le cœur de l'homme

 

A SUIVRE...Phil se rapproche de la Méditerranée..

Et toujours  : la messagerie " laroutedurire2016@gmail.com " pour les messages et les modalités de commande en direct du livre. Les frais de port sont offerts.

Merci et à bientôt !

 

 

 

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